Infarctus au Féminin : Une prise en charge qui laisse à désirer…

Dans une récente interview au site Medscape le Pr Martine Gilard (Professeur De Cardiologie à l’académie de Médecin de France) est revenue sur les causes d’une moins bonne prise en charge des maladies cardiovasculaire chez la femme.

Dans l’imaginaire populaire, comme dans celui des réseaux médicaux, l’infarctus du myocarde reste une ‘’Maladie d’homme’’. Certes 75% des patients sont des hommes, mais les maladies cardiovasculaires sont devenues l’une des premières causes de décès des femmes.

Les cardiologues sont encore très majoritairement des hommes et donc l’enseignent reste très masculin ce qui n’aide pas à dépasser les idées préconçues.

D’autre coté, les femmes elles même ont tendance à sous-estimer leurs symptômes. Dès l’enfance on leurs inculque qu’avoir des douleurs à la poitrine est banal. Aussi elles ne l’évoquent pas spontanément et mettent plutôt en avant les signes d’accompagnement comme l’essoufflement, la fatigue, les nausées ; pourtant la douleur thoracique est présente chez 94% des femmes présentant un infarctus du myocarde.
Or la prévalence des maladies cardiovasculaires tend à augmenter chez les femmes avec plusieurs raisons à cela.

Tout d’abord les facteurs de risque classiques (obésité, Tabac) sont en hausse chez les femmes.

Mais en sus, à niveau de risque équivalent les femmes sont plus vulnérables que les hommes. Par exemple pour un même nombre de cigarettes fumées les femmes ont un plus grand risque d’accident cardiovasculaire que les hommes.

Par ailleurs, les femmes ont des facteurs de risque additionnels spécifiques comme une grossesse avec complications (Diabète gravidique, HTA gravidique, prééclampsie), une ménopause précoce ou des ovaires polykystiques qui accroissent la vulnérabilité aux maladies cardiovasculaires.

On peut y ajouter les violences physiques dans l’enfance ou à l’âge adulte qui augmentent l’inflammation globale et donc le risque d’infarctus du myocarde.

D’un autre côté, par crainte du risque sur la grossesse les femmes sont sous représentées dans les essais cliniques (30% des effectifs). Aussi Il est possible que les médicaments prescrits soit trop dosés pour les femmes, exposant à d’avantage d’effets indésirables d’où une moindre observance grevant leur pronostic.

Enfin, elles font moins de réhabilitation post infarctus que les hommes, en raison probablement d’une charge familiale plus importante qui leur laisse mois de temps disponible.

Il faut donc sensibiliser la population mais aussi les médecins comme les gynécologues et les médecins généralistes pour le dépistage des femmes à risque cardiovasculaire.

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